Lil Esuria

Lil : homonyme de "l'île", terre entourée d'eau, propice aux utopies, comme en témoignent à la fois l'Odyssée et L'île Eon, livre inexistant et restant à écrire.

Esuria : du latin esurio : avoir faim.

De toute sa faim, Lil Esuria essaya désespérément de naître un 7 octobre, jour du décès d'Edgar Allan Poe, mais ce fut en vain. L'écriture se présenta rapidement à elle comme la plus grande des nécessités, puisque Le Meurtre des nuages fut écrit en grande partie lorsqu'elle avait quinze ans. Née en 1988, elle poursuit des études de Lettres modernes à l'Université de Nancy 2, espérant qu'on saura lui pardonner d'avoir eu faim, et donc d'aimer lire et écrire.
D'influences, elle en admet de nombreuses : Lovecraft l'a empêchée de dormir; Gide, Camus et Duras aussi, mais seulement parce que ces derniers lui ont fait peur. Admiratrice des auteurs du début du siècle et donc de ceux qui les ont précédés, elle aime aussi la peinture, la musique, le cinéma, Salvador Dali et David Lynch pour leur talent d'écrivains. Il y a eu aussi la mer et le vent dans les arbres, peut-être plus. Et la ménagère de plus de cinquante ans qui tape son tapis contre le mur le dimanche matin. Tout ce qui vit et fait vivre, tout ce qui touche.

Il faut être affamé pour exister sur une île et dévorer des yeux l'immensité bleue de l'océan à longueur de temps. Il faut l'être plus encore lorsque l'on vit cette expérience en Lorraine, région infiniment terrestre et, rappelons le, rassasiée par force potées (nourritures matérielles bien consistantes).
Avec cet héritage, on ne lui en voudra pas d'avoir choisir l'écriture plutôt que l'Ennui mortel et la mort ennuyeuse, car écrire au fond, ce n'est rien d'autre que cela, rien d'autre que Tout.

Nous rajouterons simplement que Lil livre avec Le Meurtre des nuages un premier roman poignant, servi par une écriture prenante, viscérale et travaillée. Un roman noir à découvrir absolument !

Lil Esuria | SoFee L. Grey